Un dimanche à la piscine à Kigali - Gil Courtemanche -

24-Sep-2005
Je n'avais jamais entendu parler de ce livre mais je l'ai lu d'une traite. C'était poignant et atroce. Comment peut on survivre apràs avoir vécu un tel cauchemar ? Et dire que cela continue.
Comme Murielle je remercie celui ou celle qui me l'a fait connaître.
16-Sep-2005
Un livre fort intéressant, rempli de différents thèmes: la mort, le sexe,l'amour, les exclusion raciale, la culture africaine, etc. Tous ses sujets traités sous une trame de massacre annoncé. Un massacre dure et d'une cruauté difficile à s'en remettre. Un massacre face auquel le entier s'est fermé les yeux, les victimes ont été laissé à eux mêmes.

J'ai adoré ce livre. Il m'a trouble et me trouble encore.
03-Sep-2005
L'humain dans toute sa poésie et sa bassesse ou son horreur.
J'ai aimé ce livre à plusieurs titres: en peu de pages, l'auteur nous prend totalement avec l'ambiance locale qui se ressère lentement mais sûrement . Il nous fait comprendre par la logique, la psychologie et l'histoire sociale du pays le comportement fou, animal et inconscient de ce peuple africain et des blancs sur place( cautionné allègrement par l'extérieur). Avec une belle histoire d'amour simple, poétique et fraîche qui attise le contraste entre la vie et la mort. La comparaison entre les vivants morts blancs ( qui selon les africains d'ailleurs, sentent le cadavre!) et les morts vivants noirs est très saisissante. État déséquilibré dans les deux cas.
Et ce que je ressens après ce livre, le silence....lourd.
Merci à celle ou celui qui l'a proposé.
12-Aug-2005
Très dur, mais moins que je le craignais.
Le livre retransmait bien l'atmosphère de tension qui va en augmentant avec l'absurdité et l'horreur de la situation. C'est toujours fascinant de voir comment n'importe qui peut devenir un assassin pour peu qu'une propagande basée sur la peur soit judiscieusement menée.
J'ai trouvée la fin un peu longue et moins interessante surtout après l'intensité de la première partie. Le livre aurait sans doute pu se terminer au momment de l'évacuation de l'hôtel.
12-Aug-2005
Une drôle de plongée dans la piscine... l'eau est rouge et glauque. Un peu de mal à m'en remettre. Au delà de l'horreur, je retiendrais une lueur d'espoir, cette volonté de profiter de la vie malgré tout. Force ou faiblesse ?
10-Aug-2005
Le livre le plus dur de la série. C'est un livre difficile à plusieurs titres. Tout d'abord par l'environnement : le génocide au Rwanda de 1994. Cette "faillite de l'humanité" qui se déroule sous nos yeux, avec la complicité de nos gouvernements, et qui contribue à entrer dans les habitudes le fait qu'un mort noir n'a pas la même valeur qu'un mort blanc. Un vivant non plus. Ce génocide annoncé, attisé, puis protégé et nié, notamment par la France, est en soi un drame et un des piliers du livre.

Mais l'environnement ne se limite pas à cela: c'est aussi l'Afrique avec sa misère, ses maladies non-rentables pour les laboratoires occidentaux, ses relations néo-coloniales acceptées, au niveau collectif et au niveau individuel, ses questions identitaires, ses ethnies instrumentalisées par le colonisateur. Toutes ces relations autour de la piscine, sous la chaleur, loin de la métropole, loin des convenances, loin des idéaux...

Relations qui débouchent sur le troisième pilier du livre: la Vie. Le rapport à la Vie quand la maladie, la position sociale, le désir de revanche, la portion congrue laissée à l'individu lui donnent si peu de sens. Il faut alors réinventer un sens à cette Vie, quitte à en mourir. Alors le plaisir, sous toutes ses formes et notamment dans l'oubli des conséquences conduit à une mort certes, mais une mort qui accompagne ce sens nouveau à la Vie. Et puisqu'il faut mourir, peut importe comment, et la boucle est bouclée avec l'acceptation résignée d'un génocide.


Autour du livre, j'ai lu "J'ai serré la main du diable" de Roméo Dallaire, les chapitres portant sur le Rwanda de "Noir Silence" de François-Xavier Verschave et réécouté plusieurs émissions de radio sur le sujet(1), notamment des entretiens avec les deux auteurs précédents et François de St-Exupéry, journaliste au Figaro. N'oublions pas que suite à ce génocide, les criminels Hutus ont été déplacés au Kivu, en République Démocratique du Congo et qu'on compte 3.5 millions de morts dans la guerre qui s'en est suivi et qui continue dans l'indifférence générale: la plus grande guerre depuis la "paix" de 1945.

(1) "Là-bas si j'y suis" de France Inter, consacrées au génocide au Rwanda, disponibles à la réécoute : http://la-bas.org/mot.php3?id_mot=83
26-Jun-2005
Une fois le malaise, dû au cynisme chronique de l'auteur, accepté, on entre véritablement dans ce climat incroyable. Et là.............. Il faut un peu de temps pour faire décanter tout ce que cela a remué...... On s'en reparle dans un an!!
15-Jun-2005
Je met la cote très bien , mais j'ai quand même mis quelques jours à me remettre de la lecture ce livre. Outre le fait que les massacres sont décrits amplement et avec rage et détails, je me suis attachée aux personnages, surtout Gentille et malgré tout, à ce niais de Bernard. Pour moi qui ne connait rien à l'Afrique, celle-ci me parait encore plus incompréhensible en refermant la dernière page du bouquin; oui, le livre explique bien et poétiquement l'origine du conflit ethnique enter Tutsies et Hutus, mais par contre, impossible de comprendre qu'on puisse s'entre-égorger entre voisins (encore amis la veille) et qu'on puisse en venir à se massacrer entre frères et des soeurs, sous l'oeil impassible des casques bleus (je lirai le bouquin de Roméo Dallaire pour avoir sa version des faits). J'ai aussi compris l'expression qui dit qu'en Afrique, vaut mieux être un âne qu'une femme: viols, prostitution, sida et surtout, AUCUN espoir que les choses ne s'améliorent JAMAIS.... alors pourquoi pas mourir d'un coup de machette tandis qu'on y est...
15-Jun-2005
Un livre vraiment très intéressant, même si il est difficile à digérer. Ce que j'ai beaucoup aimé c'est la comparaison du regard des blancs et des noirs sur la vie, la mort et l'amour. De toutes les façons on va mourir, peu importe quand alors autant vivre pleinement sa vie d'ici là. Ce livre cerne bien la complexité de l'action : si je dénonce, ça ne sert à rien, je vais mourir, je ne pourrais plus aider des gens, si je ne dénonce pas rien ne va changer, mais je pourrai sauver quelques ies. Un livre très complémentaire à R. Dallaire « j'ai serré la main du diable » et qui éclaire sur les raisons de l'épidémie de sida.
15-Jun-2005
Excellent et troublant... dur. D'actualité avec le duel Boo Boo - Dallaire. Le plus triste est que ces violences continuent ..... grâce à l'indifférence de l'Occident?