Une vie bouleversée - Etty Hilllesum -

23-Nov-2006 pas lu
J'ai réussi à me rendre à la page 64 mais pas plus loin. Je vais essayer encore et je vous en redonne des nouvelles
08-Aug-2006
Pour reprendre la belle formulation de Pierre: non seulement un coup de coeur mais "un coup au coeur", de celui qui réveille ce dernier qui ne demande qu'à battre encore plus fort. Un des plus beaux livres qui me fut donné de lire, et pour revivre encore de belles lectures, je demande à ce que ce cercle continue après le départ des fondateurs ( et avec eux, via internet?).
Quelle leçon de vie spirituelle! Quelle fraicheur d'amour inconditionnel, celui qui guérit, celui qui ouvre et permet tous les possibles. je fus autant touchée par la beauté du processus de "spiritualisation" à travers sa relation à S que par le service rayonnant dont Etty a fait preuve dans le camp de transition, sans doute parce-que je me sens, bien modestement à mon rythme et selon mes capacités, sur le même chemin.
Merci Mathilde pour ce partage et bon voyage à Sabine et Rémy!
24-Apr-2006
J'ai trouvé très interessant cette démarche qui consiste à trouver toujours le bon coté de la vie. D'autant plus que Etty se trouve en situation de confronter vraiment ses théories à la pratique dans des circonstances extrèmes. Je vois ça comme de la philosophie de terrain, voire même de tranchées. Contrairement à de la psychologie 'caviar' de moi sur moi et autre guerrier pacifique que l'on peu pratiquer dans son petit confort avec toujours la possibilté d'abandonner. Ici, pas le choix d'être pragmatique et d'aller jusqu'au bout.
Au passage, une phrase que j'ai bien aimé:
"La révolte qui attent pour naître le moment où le malheur vous touche personnellement n'a rien d'authentique et ne portera jamais de fruit."(p270).

Au total, un ouvrage parfois difficile à lire, mais dont on garde quelque chose.
18-Mar-2006
J'avoue qu'il m'a fallu m'y reprendre à trois fois pour venir à bout de ce livre. Je trouve le livre inégal, ce qui est probablement lié au fait que c'est un journal. Certains passages sont vraiment extraordinaires, mais à d'autres moments je n'ai pas du tout accroché.
Au total c'est un témoignage remarquable, une attitude fantastique par rapport aux épreuves de la vie et c'est bien intéressant de voir l'évolution de son cheminement.
01-Mar-2006 pas lu
Pas possible. Je n'arrive pas à me brancher sur un thème comme celui là. Je ne suis pas allée plus loin que quelques pages.
13-Feb-2006
Ouf... difficile de donner un compte-rendu cohérent.
J'ai eu du mal à rentrer dans ce livre, à m'attacher au personnage.
Sur les 100-150 premières pages, avant que l'on sente l'emprise de la guerre, je voyais surtout une jeune intellectuelle se regardant écrire avec une auto-satisfaction certaine, et apparemment plus intéressée par elle-même que par le reste du monde.
La suite du Journal et les Lettres sont d'une essence très différente. Détachée dans son style, très mystique, Etty parvient à nous faire ressentir l'horreur, le quotidien insoutenable, l'angoisse du camp. Difficile pour moi de comprendre son état d'esprit, mais c'est un témoignage coup de poing.
05-Dec-2005
Bon je recommence. Je viens de passer une demi-heure à écrire mon commentaire, c’est trop long pour le site qui a considéré que je n’étais plus présent et l’a effacé sans rien me dire... :-(

Drôle de titre ou plutôt drôle de participe car je trouve l’oeuvre d’Etty Hillesum plus bouleversante que sa vie n’est bouleversée.

Bien sûr la seconde guerre mondiale, bien sûr le contraste avec la petite vie d’intellectuelle célibataire rangée, bien sûr la ségrégation, la déportation, les camps, le génocide… Mais Etty se hisse au-delà de l’horreur de son époque pour célébrer la vie.

Elle ne fuit pas, ne se sentant pas d’une essence supérieure à celle du prochain qui la remplacerait. Elle ne se réfugie pas dans un délire spirituel pour nier cette réalité funeste. Elle ne se bricole pas une béquille religieuse ou politique pour expliquer ou excuser la Shoah.

On se sent en droit d’être révolté, de l’accuser de passivité, de démission, voire de collaboration. Mais elle témoigne d’une quête intellectuelle et spirituelle, d’une vie qu’elle veut considérer dans son ensemble, complète et dont elle refuse de retirer tel ou tel aspect dérangeant ou douloureux.

En ce sens elle assure à l’humanité une cohésion et une cohérence, exactement à l’inverse du projet nazi qui était - est - de retrancher de l’humanité une part ce celle-ci.


« Je suis de taille à affronter notre époque, je la comprends même un peu. Si j’y survis et que je dise encore : la vie est belle et pleine de sens, on me croira sur parole. » (p.190)

Une autre idée, que l’on retrouve aussi dans « les racines du ciel » de Romain Gary », c’est l’Après : après l’horreur. Non pas simplement l’espoir de jours meilleurs pour porter le poids de ceux de l’instant, mais le témoignage de la dignité, nécessaire et seule réponse à la barbarie, qui pourra transmettre l’espoir. Pensez aux hannetons et à l’Allemagne sur le dos. ;-)

Avec « le voyage au bout de la nuit » auquel nous convie Céline, voici 3 oeuvres qui nous aident à saisir et à traverser notre époque troublée qui ressemble aux premiers moments de la vie plus bouleversante que bouleversée d’Etty Hillesum

PS : Ne négligez pas les lettres de Westerbork et surtout pas celle du 24 août 1943 (p. 323) qui vous conduira à la conclusion.