Berezina - Sylvain Tesson -

22-Apr-2017
Bien que le concept de suivre la débâcle napoléonienne soit intéressante, je n'ai pas pû m'engager dans ce livre en raison de l'arrogance de l'auteur. Certes, j'en ai appris sur les faits historiques et j'ai découvert des facettes sociodémocratiques de Napoléon que je ne soupçonnais pas. Mais il me semblait trop imbu de la valeur de ce qu'il faisait, trop enfantin dans sa façon simpliste de comparer les choses incomparables. Ça se reflétait aussi dans l'écriture inégale qui par moments partait en tirades passionnées, puis redescendait à des banalités sur le road trip. Pourtant, j'adore l'aventure, mais celle-ci entre gars, motos, froid et vodka ne m'a pas enchantée une seconde, même du confort de mon lit.
20-Apr-2017
J'ai bien aimé. D'emblée l'auteur ne se prend pas trop au sérieux et nous fait revivre un moment d'histoire sur un ton léger, en posant quelques questions sur le sens de la vie et de la guerre.
10-Mar-2017
J'ai bien aimé l'aspect historique du livre, l'épopée napoléonienne, mais beaucoup moins le périple en side-car pendant lequel Tesson se met en scène. On a parfois l'impression que la campagne de Russie de la Grande Armée sert d'excuse à une aventure en Oural entre potes. Le style est inégal et certains passages auraient mérité d'être retravaillés. Pas mal, mais sans plus.
17-Feb-2017
J'ai gouté à chaque ligne de ce livre et j'ai trouvé les 2 récits mélés harmonieusement et simplement. J'ai adoré découvrir cette retraite de Russie apocalyptique et monstrueuse d'un point de vue humain et chevalin, en apprendre sur ce personnage qu'est Napoléon. J'ai apprécié aussi découvrir certains us et coutumes de la Russie à travers les expériences de Tesson et ses amis et leurs bavardages mi-sérieux, mi-déconnade. On sent qu'il s'est bien amusé et en même temps partage quelques unes de ses prises de consciences personnelles qui font que je me suis sentie de la partie comme si j'étais de la famille. J'ai vraiment frémis et compati au rythme de ce périple moderne à cette folle histoire dramatique démesurée du coté français mais aussi russe. Une belle découverte!
28-Jan-2017
Gouleyant je dirais (je l'ai lu d'une traitre). Pas trop accroché sur le parallèle entre la virée en oural et la retraite de Russie. Oural = cheval; panne de carburateur = pas de fers adaptés pour les chevaux ? ; hiver froid = pas bien équipé pour leur équipée ? ; etc.
Comme je ne retiens pas l'histoire (avec grand H) très bien, ça m'a bien intéressé de lire un truc facile à lire sur ce moment là.
18-Dec-2016
Grande déception que ce Tesson alors que « Dans les Forêts de Sibérie » reste pour moi un livre fascinant. Autant j'ai pu apprécier le récit de la débâcle napoléonienne et l'horreur vécue par ses grognards, autant le côté dilettante et « petite vodka, grosse murge entre amis » de Tesson commence à me fatiguer.
27-Nov-2016
J'ai adoré ce voyage entre les deux époques, deux cultures, sur les traces des soldats et des morts de la Campagne de Russie. Je trouve cette histoire bien plus intéressante que l'échouage sur les rives du Baïkal qui m'avait cependant plus donné l'envie d'y être que d'en lire les impressions de l'auteur. Ici, le goût des aphorismes de Sylvain Tesson se savoure à plein, peut-être parce que je partage de longue date cette fascination pour cette époque napoléonienne, particulièrement pour la campagne de Russie, la démesure des événements, des théâtres et pour les liens que je fais entre aujourd'hui et hier à travers un rideau de deux petits siècles.

Marcher sur les traces de nos frères en Histoire ne consiste pas nécessairement à glorifier les horreurs du moment, à justifier les violences au nom de la suite, de l'oubli des conséquences. C'est aussi partager leurs souffrances, l'absurdité de leurs souffrances. Il a ainsi de très belles pages sur les chevaux, victimes non consentantes des délires humains : « Les peintres, qui sont les maîtres du silence, sentirent peut-être dans les agonies muettes des chevaux un sujet destiné à leur art. » (p. 161), en évoquant notamment Retraite de Russie, de Bernard Edouard Swebach




C'est aussi dans ce livre qu'on trouve cette formule, bien trempée, décrivant la France comme un « petit paradis peuplé de gens qui se pensent en enfer » ou celle décrivant la gastronomie russe : « Un dîner russe consiste à ralentir les ravages de la vodka en avalant un oignon, de l'aneth, et un petit hareng. »

Voyager avec un livre, avec les livres, avec les regards de ceux qui ont fait le chemin auparavant, c'est donner une épaisseur à sa propre expérience, à la partager avec les vivants mais aussi avec les morts passés : « J'avais convoyé mes fantômes. J'avais porté leur mémoire. » C'est exactement ce que je vis dans mes jeux de guerre, l'impression de faire revivre des hommes, et bien plus rarement des femmes, d'une époque considérée comme révolue, de me remettre au milieu d'eux avec parfois un certain vertige, qu'on ne voit pas nécessairement de l'extérieur à la vue d'une table couverte de pions de cartons ou de figurines de plomb!

Et aujourd'hui? Tesson fait évidemment le lien entre les sacrifices d'hier et la situation deux siècles après, en passant par d'autres étapes comme 1914 ou l'Afghanistan : mourir pour la patrie, aujourd'hui?, « personne ne veut mourir pour une idée honteuse »

L'arrivée à Paris est grandiose. « Qui était Napoléon? Un rêveur éveillé qui avait cru que la vie ne suffisait pas? Qu'est-ce que l'Histoire? un rêve effacé, d'aucune utilité pour notre présent trop petit. » (p. 205). Et là, sa référence au rêve éveillé fait surgir chez moi T. E. Lawrence, dans Les Sept Piliers de la sagesse :

« Tous les hommes rêvent, mais inégalement. Ceux qui rêvent la nuit dans les recoins poussiéreux de leur esprit s’éveillent au jour pour découvrir que ce n’était que vanité ; mais les rêveurs diurnes sont des hommes dangereux, car ils peuvent jouer leur rêve les yeux ouverts, pour le rendre possible.
C’est ce que j’ai fait. »

Merci donc de nous avoir partagé ce petit bijou et merci à Papa et Micheline qui me l'ont offert.
10-Aug-2016
J'ai beaucoup aimé suivre ce périple par contre ça finit en queue de poisson. Autant les anecdotes et réflexions sont riches et intéressantes au début, autant c'est un peu trop rapide et pas assez étoffé, cette entrée dans Paris!
J'adore Tesson!
28-May-2016
Le style tesson prend tout son sens ici. Le ping-pong entre son épopée bien arrosée et ses réflexions sur l'autre épopée moins arrosée, m'a réjouit.