Danse avec le siecle - Stephane Hessel -

30-Sep-2013
Bizarrement j'ai plus aimé la période de la guerre tout en trouvant l'écriture un peu pédante (comme une représentation de l'auteur à l'époque je suppose). J'attendais beaucoup de la période diplomatique, Nations Unies et autres, mais suis resté sur ma fin. Sur cette période c'est trop limité à l'essentiel: qui était là, on bossait sur quoi, etc. Et sur ses relations avec la société civile française, plus ou moins rien? Finalement le titre est parfait pour un homme qu'on découvre dandy et sûrement bon valseur.
29-Sep-2013
J'ai lu avec intérêt certaines parties (en particulier le début), mais j'ai sauté beaucoup de pages n'étant pas accroché par tous ces détails "diplomatiques". C'est justement ce coté "diplomate" (tel qu'il se décrit lui-même d’ailleurs) qui semble justifier de ne pas tirer les conclusions (extrêmes?) de tous les constats qu'il fait. Il me semble que l'on voit se dessiner les limites de cette "indignation diplomatique".
14-Sep-2013
J'ai bien aimé connaitre le personnage qu'est ce grand homme.
Très intéressant pour moi d'en connaitre davantage sur l'ONU et ses périodes d'édification différentes, au gré de l'Histoire. J'aurais cependant aimé en savoir plus concrètement sur son fonctionnement et sur le travail de Hessel ...au moins, quelques histoires concrètes me restent en mémoire. Aussi j,ai trouvé qu'il parlait un peu trop de ses connaissances dans des termes qui n'apportaient rien au lecteur. Sans doute un hommage qu'il rend à tous ses collègues et cette solidarité fait du bien à lire aussi!
11-Jul-2013
J'ai bien aimé surtout les 135 premières pages sur la jeunesse d'Hessel la résistance, sa déportation etc. Par la suite le récit de sa carrière de haut fonctionnaire international m'a un peu barbé. j'ai trouvé sa narration un peu narcissique peut-être, enfin je ne sais pas bien mais ça manquait parfois un peu de recul ou de modestie. C'est sûrement uniquement dans sa façon de décrire ses actions, mais on sent des relents de mentalité d'ex colonisateur dans sa relation à l'Afrique.
04-Apr-2013
Je referme ce livre de Stéphane Hessel avec une certaine émotion et un sentiment de gratitude. Dans la galaxie de mes références et leurs interconnexions, Stéphane Hessel avait pris sa place il y a quatre ans quand je l’avais entendu pour la première fois sur Là-bas si j’y suis, dans la lignée des résistants que j’y ai découverts : Jean-Pierre Vernant, Lucie et Raymond Aubrac, Maurice Kriegel-Valrimont et de leur message intemporel de résistance.

J’y avais découvert d’abord un vieux monsieur souriant, un survivant des camps et d’une autre époque, révolue pour moi, une modestie, une élégance.

Plus tard, j’avais beaucoup apprécié son Indignez-vous, non par ce qu’il contenait, que je connaissais et que j’avais fait mien depuis longtemps, mais par le large succès rencontré qui allait à contre-courant des envies de baisser les bras qui nous prennent de temps à autre.

Dans cette danse séculaire, Hessel révèle son rôle et sa vocation de médiateur, de lien entre différentes cultures à commencer par ses origines berlinoises et son choix de la France, même pendant son interrogatoire par la Gestapo. Il nous fait découvrir les petites victoires et les fréquents échecs de la construction onusienne, l’évidence de sa nécessité et le combat que représente la construction de cette évidence.

Car pour un témoin (longtemps) vivant de ce siècle – il nous a quitté en février dernier – cette évidence de l’ONU (Organisation des Nations Unies), malgré ses échecs, n’existait pas encore dans sa jeunesse. Né en 1917 pendant la Première Guerre mondiale, il a été résistant puis déporté lors de la Seconde. De ces premiers engagements, il tire la nécessité de faire évoluer le monde vers « un nouvel horizon où la responsabilité de chacun est plus claire, la solidarité entre civilisations dans le respect de leur diversité moins abstraite, l’engagement commun pour dépasser la fascination de l’économie et le culte de l’argent mieux partagé. ».

Il parle même d’une « nouvelle transcendance, loin de toute crispation identitaire et de tout sectarisme religieux, au cœur même de la nature humaine, qui rend corps dans l’exigence personnelle de convivialité et de générosité. »

Dans ses phrases, dans son discours transparaissent des décennies de pratique de la politesse diplomatique, avec l’humilité des survivants et l’humour de celui qui a vu beaucoup de choses et qui peut-être ne nous dit pas tout pour se focaliser sur son but : la paix.

Afrique



Je partage aussi l’amour de l’Afrique de ce « fervent des voyages .. qui réussit à dormir dans les avions » : « Plus je vieillis, plus l’Afrique m’est nécessaire. » Les pages sur sa mission au Burundi avant et après le génocide du Rwanda éclairent son engagement d’une vie et on a envie de croire avec lui le Burundais Eugène Nindorera, qu’il cite : « Affirmer le destin propre et la voie singulière de l’Afrique demande du courage. Mais n’en doutez pas. Le siècle qui s’annonce sera pour ce continent l’ère de sa résurrection. » J’ai noté aussi une longue liste d’œuvres, des livres et quelques poésies, qu’il distille au long de sa danse. Il y bien sûr Jorge Semprun qui l’a aidé à écrire sur les camps et à traiter la difficulté d’en parler au retour : « J’insiste sur le quotidien interminable des camps, cet avilissement progressif, insidieux, presque irréversible de l’homme « concentré » qui devient loup pour survivre, chimérique pour rester sain. Pas facile à décrire. »

Il nous mentionne aussi des ouvrages de Sartre, D. H. Lawrence, Kafka, Joyce, Horst, Greene, son ami Morin dont j’ai noté les titres et que j’espère lire prochainement. Un excellent choix de lecture, pour saluer son départ, mais aussi pour rappeler la nécessité de continuer son utile et fragile combat alors même que le Canada est en train de saboter et trahir le Protocole de Kyoto puis la Convention des Nations-Unies sur la désertification :

« Les objectifs des Nations-Unies ont été affirmés et ré-affirmés par tous les États, et ce ne sont pas seulement les gouvernements qui y souscrivent de bonne ou mauvaise foi, mais l’ensemble des acteurs de la société civile qui les prend à son compte. »

À nous de jouer.

Stéphane Hessel : quelques mots de sagesse pour expliquer un monde sans
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