Mon commentaire sur le livre: Oedipe sur la route de Henri Bauchau:
Merci Maêl de m'avoir permis de lire ce texte que je n'aurais peut être pas eu le courage d'aborder sans le club de lecture. Oedipe n'a jamais existé et pourtant, beaucoup d' écrivains se sont attelés à le reprendre, à le revisiter, à le ré écrire à la lumière d'autres époques, d'autres points de vue.Sans compter Freud. Cet Oedipe là m'a fait penser à des personnes, qui parmi nous, aujourd'hui, et ça pourrait être nous demain, partent à la recherche du sens du malheur total qui les a frappés. Ils errent, ils marchent, continuent à vivre parce qu'ils n'ont pas le choix, sans savoir très bien vers où ils marchent et qui les y poussent. Oedipe marche, sans savoir ce qu'il cherche et trouve des bribes fragiles de réconfort, mais surtout, il rencontre des personnes qui lui redonnent de la force et lui permettent de continuer. Ils accueillent Oedipe, puis le laissent libre de partir mais ils seront toujours là en cas de besoin.
Oedipe avance coûte que coûte. L'histoire, l'humanité avancent, malgré tout, et même quand on croit qu'elle est à bout .
J'ai été particulièrement touchée par l'épisode central de la sculpture sur la falaise. Cette création, cette oeuvre a quelque chose de démesuré, de risqué, de terrible, et ce rapport à la matière peut rendre presque fou. Je pense à la cathédrale d'Amiens visitée samedi, et à toutes les cathédrales dont on se demande bien comment des hommes ont pu créer de telles oeuvres foisonnantes de sculptures, de détails, comme si ça n'allait jamais être assez grand, assez beau, assez haut,
Le rapport de l'artiste à la matière qu'il travaille doit être un thème récurrent chez Henri Bauchau parce qu'il est aussi dans "l'enfant bleu" et dans un de ses derniers livres, paru peu avant sa mort, et que je n'avais pas aimé, à cause d'un style que je trouvais un peu excessif et grandiloquent.(le titre m'échappe, c'est une histoire de peintre). Mais c'est peut être qu'il essaie de dire cet excès qui mène l'humain à se brûler lui même, l'expérience limite, où la vie et la mort se touchent et combattent jusqu'à ce que le meilleur gagne.
Je pense que je vais souvent repenser à ce texte, même si je suis bien sûre de ne pas tout avoir compris parce que c'est assez touffu, métaphorique, ouvert aux interprétations de chacun. Alors, on verra ce que chacun y a vu!!!!!"
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