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le monde d'hier - - 15-Mar-2014

Ben c'est mon livre, quoi. Il est bon hein ?

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le monde d'hier - - 12-Mar-2014

Europe

Aujourd’hui que l’Europe est synonyme de crise économique, de mépris des peuples, d’institutions anti-démocratiques, il est difficile de voir l’espoir qu’elle a représenté en plein tourment des deux guerres mondiales. Stefan Sweig, né autrichien dans une famille juive aisée et intégrée, d’un empire considéré comme solide, rêvant d’une citoyenneté de nomade européen, mourra en 1942, apatride, exilé d’un pays dont il aura connu l’éclatement de 1918 puis la disparition sous l‘Anschluß hitlérien.

« il me restait du temps, après mon travail qui n’était pas trop absorbant, pour cet autre travail qui me paraissait le plus important dans cette guerre : préparer la réconciliation future. »

Cette volonté de croire en l’après-guerre et la reconstruction qu’elle permet m’impressionne beaucoup. Je la retrouve dans Hessel et sa volonté farouche de considérer les avancées de l’évolution de la conscience humaine non seulement possible mais en marche, lente, mais en marche tout de même. Elle me replonge aussi dans le superbe Éducation européenne, de Romain Gary, où des résistants au fond d’une forêt sur le front Est imaginent le monde d’après, un monde dont la guerre est le creuset. Je n’oublie pas non plus le programme du Conseil National de la Résistance de 1943 qui a bâti l’après-guerre, ses progrès sociaux et sa volonté de faire société.
Témoignages

Ce monde d’hier est aussi un double témoignage que nous livre Stefan Sweig, livré des deux extrémités de sa vie.

En 1881, il nous livre le « vieux » monde, révolu, mort avec dans les tranchées de la Première guerre mondiale, mais qui, étant son cadre de naissance, continue à lui servir de référence pour en mesurer le nouveau.

Décédé en 1942, Sweig ne sera pas témoin de retournement de la Seconde guerre, de la défaire de l’Axe en 1945, des nouveaux espoirs de paix post-guerre, de la création de l’ONU comme Hessel encore, de la guerre froide qui a uni l’Europe occidentale contre un péril extérieur, du mouvement des non-alignés ni de la suite, bref de tous les événements qui continuent à faire du monde un endroit en changement permanent. Puisqu’il ne connaît pas la suite, son témoignage d’autant plus précieux et crédible car brut, tiré du fond de son désespoir – il se suicide – et n’aura pas été révisé par la connaissance de la suite de l’histoire. C’est ce qui lui donne une force très importante à mes yeux.
Naïveté

Au travers des pages, j’ai trouvé beaucoup de naïveté et une certaine faiblesse, assez typique du début du siècle. Par exemple, les regards sur les traits des peuples et leurs généralités supposées : « les Anglais », « les Allemands », des regards d’avant le grand mélange, d’une époque conservatrice, de la colonisation, de la supposée suprématie de l’homme blanc portant son « fardeau ». Cette naïveté d’intellectuel semble même laisser penser que Sweig a attendu les mensonges et les crimes de Hitler pour envisager la notion de raison d’état.

« Il est difficile de se dépouiller en quelques semaines de trente ou quarante ans de foi dans le monde. »

Aujourd’hui, il me semble que nous soyons moins naïfs et même blasés au point de trouver normal de les États-Unis espionnent des pays alliés comme la France et l’Allemagne exactement comme ils espionnaient il y a 30 ans l’URSS, considérée ennemi, voire le Mal absolu. Cependant, derrière notre cynisme d’aujourd’hui, la naïveté reste vivace et l’auteur nous met en garde clairement : « cette foi heureuse et confiante en la raison, dont nous pensions qu’à la dernière heure elle arrêterait la folie, a été en même temps notre seule faute. »

Ou comme dirait Michel Audiard dans Un taxi pour Tobrouk : « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche. »
Montée du nazisme

Comme un négatif de ce monde d’hier, empreint de nostalgie, et qu’il a connu du bon côté du manche, Sweig nous offre une description très didactique de la montée du nazisme. Il nous décrit très précisément comment le désordre, l’humiliation, le désespoir économique conduisent à l’ordre réactionnaire et sa violence qui se veut rédemptrice.

« un gigantesque désir d’ordre se manifestait dans tous les milieux de ce peuple, pour qui l’ordre a toujours eu plus de prix que la liberté et le droit – même Goethe a dit que la liberté lui paraissait plus fâcheux qu’une injustice. Et quiconque promettait l’ordre avait aussitôt des centaines de milliers de gens derrière lui. »

« nous tous, en Allemagne et en Autriche, n’avons jamais jugé possible, en 1933, et encore en 1934, un centième, un millième de ce qui devait cependant éclater quelques semaines plus tard. »

Quelques semaines…
Œuvre très personnelle

Cette naïveté, loin d’être un défaut pour notre témoin et pour l’intérêt de son témoignage, nous ouvre au contraire un regard personnel, empreint de retenue, de délicatesse et de respect qui met en lumière tout ce que le monde a perdu d’humanité en ce 20e siècle. Des Reichtags brûlent à intervalle régulier, Guantanamo teste notre capacité à accepter n’importe quelle horreur extra-judiciaire. Ces tests sont exactement l’illustration de sa description de la politique hitlérienne.

« Les nationaux-socialistes appliquaient leurs méthodes avec prudence : on procédait par doses successibles, et on ménageait une petite pause après chaque dose. .. on attendait un moment pour voir .. si la conscience universelle supportait encore cette dose. »

Qui écrit

« Nous » voyage-t-il tout seul ? Est-il marié ? me suis-je demandé au milieu de la lecture. C’est très peu clair et sa femme – à part à leur mariage en Grande-Bretagne – est à peine évoquée. Elle doit faire partie des bagages… C’est a priori assez étonnant de la part de cet homme empreint de tant de respect et de délicatesse.

Comme dans ses romans, Stefan Sweig, aime à faire partager – et découvrir, pour moi – de nombreux artistes et leur œuvre, notamment par le fait qu’il les côtoie partout où il passe dans ses années de nomadisme pan-européen. J’ai ainsi découvert Khnopff et Rops en peinture, Constantin Meunier en sculpture, Van der Velde, en arts décoratifs, Maeterlinck,en poésie, Émile Verhaeven, Walt Whitman, Romain Rolland…

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le monde d'hier - - 12-Mar-2014

Vraiment intéressant ce livre, des passages captivants (par exemple la description de Paris), mais j'ai souvent décroché quand il était question de faits ou d'auteurs que je ne connaissais pas du tout.

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le monde d'hier - - 21-Feb-2014

passionant.

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le monde d'hier - - 01-Jul-2013

Une vision tellement vivante de l'europe de la fin du 19eme jusq'au milieu 20 eme. Les allemands vu par les viennois, surprenant. Ses explications sur la monté du fascisme...
Un juif, poète, autrichien pris dans cette tourmente et qui fini amalgamé aux allemands par les pays où il se réfugie.

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