Les amis de Dufferin 2015

Moi, J'ai bien aimé.

Ah, quelle belle promenade à travers le pays des Cheyennes de l'époque! J'ai apprécié le récit pour le courage de ces femmes déracinées puis leur adaptation à leur nouvelle vie. Les coutumes indiennes sont décrites sous le beau et leur mauvais jour. Lecture à la fois légère et captivante, et tombée pile cette année où on parle enfin des amérindiens autour de nous.

J'ai trouver ça bon quand même, malgré certaines craintes que j'avais pour un sujet pareil.
Il me semble que cela décrit bien les amérindiens d'un coté, qui sont si respectueux de la nature, des hommes et des femmes de leur clan, de leur ennemis même, et qui ont des valeurs (solidarité, partage, écoute, liberté, tolérance) qui seraient un exemple pour nos sociétés, mais qui perpétuent des coutumes barbares (même les gaulois 2000 ans avant ont l'air civilisé à coté) qui réduisent ce respect et ces valeurs à néant.
Et les "blancs" de l'autre coté... enfin ceux là on les connais déjà !

Je vois ce roman comme le résultat d'un voyage imaginaire très personnel par quelqu'un qui tente de retracer l'histoire de sa famille, et ça m'a touché et m'a enrichie dans ce sens. On arrive à se faire une idée, à travers les efforts évidents de l'auteur, l'histoire humaine de la confrontation entre certains groupes autochtones américains et les américains "blancs". Étant donné mon intérêt pour le sujet, c'est suffisant, malgré le style littéraire imparfait et la distance importante entre l'auteur et les faits, ce qui résulte en un simplisme parfois agaçant.

Le cadre de l'histoire est assez incroyable et intéressant mais j'ai moins accroché aux péripéties du roman. D'autant plus, que la forme - un journal écrit par l'héroïne ne sert pas l'histoire : on voit bien que l'auteur oublie constamment qu'il est supposé écrire un journal et non des discussions en direct.

Bref, on ne retrouve pas la magie des lettres du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates qui nous faisait deviner par petite touche la réalité derrière les échanges épistolaires.

Malgré ça, je me suis tout de même attachée à la vie de cette femme, plus qu'à celle de autres qui sont là un peu comme des archétypes : la peintre, la Noire, la Chermanique, la paire de jumelles, etc.